Partenariat RDC–AS Monaco : un prestige importé qui scandalise les clubs locaux
Kinshasa – Juin 2025
Tandis que les autorités congolaises présentent avec faste leur partenariat avec l’AS Monaco, le monde sportif congolais, lui, gronde. Ce qui est affiché comme un "partenariat stratégique et visionnaire" cache, selon plusieurs observateurs, une réalité troublante : l’abandon systémique du football local au profit d’un marketing international sans retombées concrètes.

En première ligne de cette indignation, Monsieur Adrien KASAMBUE NGOYI, Président du club de football OSC Les Élites du Congo, s’inscrit en faux contre cette démarche qu’il qualifie de « provocation pour les clubs congolais qui survivent sans l’État ».
« On oublie les clubs congolais pour subventionner un club européen »
Dans une déclaration ferme et sans ambiguïté, M. Adrien KASAMBUE, également Président du parti politique Alliance pour le Développement Social (ALDS) et de la Fondation Adrien KASAMBUE, dénonce :
« Ce partenariat est un affront à ceux qui, sur le terrain, font vivre le football congolais avec les moyens du bord. Comment expliquer qu’un club étranger bénéficie de millions de dollars pendant que le vainqueur de la Linafoot touche à peine 150.000 dollars ? Comment tolérer que nos jeunes joueurs, nos encadreurs, nos infrastructures soient abandonnés, pendant qu’on finance l’image d’un club européen ? »

Son club, Les Élites du Congo, actif sur le terrain et ancré dans la communauté, fait partie de ces structures locales oubliées par les politiques publiques, et pourtant essentielles pour détecter et former la future élite sportive du pays.
Son club, Les Élites du Congo, actif sur le terrain et ancré dans la communauté, fait partie de ces structures locales oubliées par les politiques publiques, et pourtant essentielles pour détecter et former la future élite sportive du pays.
Une politique sportive à deux vitesses
Alors que le gouvernement affirme vouloir faire rayonner la RDC à travers le football, les réalités du terrain contredisent cette ambition affichée. Les clubs locaux manquent cruellement de subventions, les compétitions sont désorganisées, les infrastructures quasi inexistantes, et les salaires irréguliers.
« Ce n’est pas à Monaco que se joue l’avenir du football congolais », insiste M. KASAMBUE. « Il se joue dans nos quartiers, dans nos stades poussiéreux, dans nos académies mal équipées. Si l’on veut vraiment professionnaliser notre football, commençons par investir chez nous. »
Un appel à la transparence et à la justice sportive
L’OC Les Élites du Congo appelle à un sursaut national. Pour son président, l’argent du contribuable congolais doit servir à relever le niveau du football national, pas à enrichir des clubs étrangers, aussi prestigieux soient-ils.
« Ce partenariat est peut-être bien présenté sur le papier, mais dans les faits, c’est une erreur de priorité. Il faut d’abord renforcer nos bases, avant de chercher à briller à l’international. Le football ne se construit pas par des slogans sur un maillot, mais par des investissements concrets dans nos clubs, nos jeunes, nos entraîneurs, nos compétitions. »
Conclusion : Le patriotisme sportif commence chez soi
Conclusion : Le patriotisme sportif commence chez soi
Au-delà du symbole, ce partenariat interroge la cohérence de la politique sportive congolaise. La RDC ne peut prétendre au développement sportif tout en délaissant ses acteurs nationaux. Le soutien à un club européen, dans le contexte actuel, est perçu non comme un progrès, mais comme un mépris affiché envers les clubs qui font vivre le football local.
Pour des dirigeants comme Adrien KASAMBUE, le message est clair :
« Ce n’est pas à l’étranger qu’il faut écrire notre avenir, mais ici, sur notre propre sol. »
Rédaction Cellule de Communication Alds